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Quitter, grandir, revenir : Quand les employés boomerang révolutionnent l’hôtellerie de luxe.
J’ai rencontré, dans ma carrière hôtelière, des « employés boomerang ».
A ce moment-là, je ne connaissais pas, ce terme un peu « choc ».
Imaginez un collaborateur talentueux, qui quitte un palace ou un spa d’exception, attiré par une nouvelle opportunité… et qui, quelques mois ou quelques années plus tard, revient, plus expérimenté et plus motivé que jamais.
Ce phénomène, appelé « employé boomerang », est en plein essor dans l’hôtellerie et les spas de luxe.
- Pourquoi ces talents décident-ils de revenir ?
- Quels bénéfices pour les employeurs ?
- Comment transformer ces retours, en un véritable atout stratégique ?
Voici ce que je vous propose d’aborder aujourd’hui, ensemble, dans cet article.
Plongez dans cette tendance, qui bouscule les codes du recrutement et de la fidélisation des talents.
Sommaire
Pourquoi les talents s’en vont ?
Le monde de l’hôtellerie et du bien-être est un univers exigeant, en perpétuel mouvement. De nombreux professionnels quittent ou ont quitté une entreprise, pour diverses raisons : la pandémie du Covid-19, un onboarding insuffisant qui ne facilitait pas leur intégration, l’envie d’explorer de nouveaux horizons, une meilleure opportunité ailleurs, ou encore le besoin de se former et d’acquérir de nouvelles compétences. Parfois, c’est aussi une question d’environnement, de management ou de reconnaissance.
Toutefois, un départ bien accompagné peut poser les bases d’un futur retour. Un offboarding structuré et valorisant, incluant un entretien de départ, une reconnaissance des contributions du collaborateur et une sortie en bons termes, favorisera un lien positif avec l’entreprise. Ainsi, lorsque l’employé et l’employeur envisagent un retour, ils le font avec une perception favorable et une volonté réelle, de contribuer à nouveau ensemble, à la réussite de l’établissement.
Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce départ n’est pas nécessairement un adieu définitif.
Le retour des talents : une évidence ?
Pourquoi ces professionnels décident-ils de revenir ? Parce qu’ils ont pris du recul, gagné en expérience et réalisé que la culture, les valeurs ou l’ambiance de leur ancien établissement leur manquaient. Un employé boomerang revient souvent avec un regard neuf, une expertise enrichie et une motivation décuplée. Pour les employeurs, c’est une opportunité en or : ces talents connaissent déjà la maison, s’intègrent plus vite (même si le onboarding ne doit pas être écarté, sous prétexte que le collaborateur est familier des lieux) et apportent une nouvelle dynamique.
Un atout pour les employeurs
Le retour d’un ancien salarié envoie un message fort : Vous êtes un employeur qui mérite qu’on revienne pour lui.
Accueillir un employé boomerang, c’est bénéficier d’un collaborateur qui a élargi ses compétences et son réseau. C’est aussi envoyer un signal fort aux équipes en place : ici, les talents sont valorisés et peuvent revenir.
Cela favorise la fidélité et l’attachement à la marque employeur. En période de pénurie de main-d’œuvre qualifiée, c’est une stratégie payante pour les hôtels et spas de luxe, à condition que le départ se soit bien passé.
Les risques et précautions
Toutefois, un retour ne s’improvise pas. L’erreur serait de penser, qu’un employé boomerang peut revenir, sans accompagnement. Il faut s’assurer que les attentes, des deux parties, sont alignées et que les raisons du premier départ ne se reproduiront pas. Un bon dialogue en amont, une intégration adaptée et une valorisation de l’expérience acquise, sont essentielles pour assurer un retour durable et productif.
Les inconvénients à prendre en compte
Le recrutement boomerang n’est cependant pas adapté à toutes les situations (https://culture-rh.com/recrutement-boomerang)
Si les employés boomerang offrent de nombreux avantages, leur retour peut aussi soulever certains défis. Premièrement, leur réintégration peut susciter des tensions au sein des équipes en place, surtout si leur retour s’accompagne d’un poste ou d’une rémunération plus avantageuse que celle de leurs anciens collègues, restés fidèles.
Deuxièmement, il peut y avoir un risque que l’employé reparte à nouveau, s’il ne trouve pas ce qu’il espérait à son retour.
Enfin, il est crucial d’éviter une approche trop complaisante : le retour d’un employé doit être justifié par sa valeur ajoutée, et non par simple nostalgie.
Comment expliquer la réembauche aux équipes en place
Le retour d’un employé boomerang peut être mal perçu par les collaborateurs restés fidèles à l’entreprise. Il est donc essentiel d’adopter une communication transparente et bienveillante pour éviter frustrations et incompréhensions. Voici quelques bonnes pratiques :
- Expliquer la valeur ajoutée du retour : Insister sur les compétences nouvelles et l’expérience acquise qui vont bénéficier à toute l’équipe.
- Montrer que ce retour est une opportunité pour tous : Mettre en avant le fait qu’un employé boomerang peut partager son savoir, proposer des idées innovantes et contribuer au développement collectif.
- Rassurer sur l’équité : Si le poste ou la rémunération du collaborateur a évolué, expliquer objectivement pourquoi ce choix a été fait, en lien avec son expérience et les besoins actuels de l’entreprise.
- Favoriser l’intégration : Organiser des moments d’échange pour que l’équipe puisse accueillir l’ancien collaborateur et comprendre les raisons de son retour.
- Encourager le dialogue : Permettre aux employés de poser leurs questions et d’exprimer leurs ressentis afin de prévenir les tensions.
Une communication claire et une gestion bienveillante du retour permettront de transformer cette situation en un atout collectif.
Employés boomerang : Un levier stratégique à bien maîtriser
Les employés boomerang sont une richesse pour l’hôtellerie et le spa de luxe. Leur retour peut être une formidable opportunité de capitaliser sur des talents enrichis par leurs expériences extérieures. Cependant, leur réintégration doit être pensée avec soin, pour éviter tensions et incompréhensions au sein des équipes en place.
En période de pénurie de talents, cependant, il serait dommage de négliger cette ressource précieuse. Ces anciens collaborateurs possèdent déjà une connaissance approfondie de l’établissement et peuvent se réadapter bien plus rapidement qu’un nouvel embauché. Leur expérience externe leur permet également d’apporter un regard neuf et des compétences actualisées, rendant leur retour encore plus stratégique.
Loyauté et engagement : un point de vigilance
Le retour d’un ancien collaborateur peut malgré tout soulever des interrogations : revient-il pour s’engager sur le long terme ou en attendant une meilleure opportunité ? Pour lever ce doute, il est crucial de bien comprendre ses motivations et de s’assurer que son retour s’inscrit dans une dynamique durable, en accord avec les objectifs de l’entreprise.
Pour en tirer le meilleur parti, les employeurs doivent établir une politique claire sur ces retours, valoriser les compétences acquises par ces talents et communiquer de manière transparente, avec l’ensemble des collaborateurs.
La clé est d’évaluer, chaque cas, individuellement, et de mettre en place des stratégies, pour lever ces freins, tout en maximisant les bénéfices d’un tel retour.
Le but ? Transformer ces allers-retours en véritables accélérateurs de performance et de cohésion.
Et vous, avez-vous déjà envisagé d’accueillir un employé boomerang dans votre établissement ? Comment géreriez-vous ce retour pour en faire un succès collectif ?
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